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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 01:53

L'autre jour quelqu'un est venu me raconter d'un air conquérant, hautain et revanchard comment il a pu obtenir que sa femme soit opérée dans une clinique médicale huppée de Bejouira,

-Je suis entré dit-il en coup de vent poussant devant moi le fauteuil roulant de ma femme et suis allé directement à l'intérieur du cabinet de consultation du professeur Ben, en personne,

-Bien sûr il y avait là foule de malades à attendre chacun son tour pour consulter et il devait bien en avoir une bonne trentaine gisant, agonisant chacun de son côté, Des cas toujours sérieux, tumeurs etc,,

-Le professeur vint de suite vers ma femme et étant déjà au courant de son cas, alla prescrire une entrée immédiate au bloc opératoire pour lui faire subir une intervention chirurgicale que l'on attendait depuis un bout de temps déjà, Oui, enfin, ma femme allait guérir et revenir aux siens, J'étais très soulagé,

-Je lui pose alors la question de savoir si le professeur, délaissant tous les autres patients, a du recevoir une quelconque belle somme pour le récompenser de t'accorder une priorité absolue ou s'il a reçu un ordre venu d'en haut, des étoiles ?

-Bien sûr que si, me dit-il à l'oreille, Il a fallu une intervention imparable et de haut niveau !

-Je lui dit alors : est-ce-qu'il faisait cas des trente personnes qui attendaient avant toi de pouvoir bénéficier d'une consultation, entassés dans le couloir et à qui on allait signifier de revenir le lendemain ?

-Après moi le déluge me répondit-il !

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Toujours chez moi, à Bejouira, une jeune femme doit accoucher en urgence, Elle est arrivée à terme et a même dépassé les neufs mois de quelque dix autres jours, Les siens la prennent à l'hôpital de Bejouira et là il s'avère que le personnel était en grève pour demander le départ de leur directeur, peut-être pour sa sévérité dans la gestion, Tout de même, un esprit charitable qui assurait la permanence au service de gynécologie daigna donner une lettre d'orientation vers une clinique étatique très branchée des environs,

Arrivée là, la pauvre femme enceinte déjà bien malmenée jusque là se vit signifier sèchement qu'elle appartenait à l'autre quartier et n'avait qu'à y rester pour se faire accoucher,

Tribalisme , racisme clanisme à Bejouira ?

De retour dans son quartier, elle se fit admettre une deuxième fois mais le gynécologue, femme, était elle-même enceinte et ne pouvait physiquement pas répondre à la forte demande du jour, refusa de prendre cette énième candidate à l'accouchement, Pour ainsi éloigner notre pauvre patiente on lui demanda d'aller faire des radios excessivement chères dans un centre d'imagerie médicale privé et de revenir dans quatre ou cinq jours,

De guerre lasse, notre pauvre patiente accepta de payer une somme exorbitante dans une clinique privée pour subir sa « Césarienne » et ainsi naît une belle fille venue égayer son foyer

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Officiellement, la médecine est gratuite à Bejouira mais pourquoi donc jouer à la politique de l'autruche ainsi indéfiniment ? Tous savons tous que la médecine gratuite ne profite qu'aux riches, aux nantis et aux « pistonnés » et on a beau essayer de contrôler, de sévir, la solution réside en la médecine payante pour tout le monde

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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 13:42
IGHI, IKKIL, L'ARABE ET LE KABYLE

Parmi tous les genres de couscous que nous consommons en Kabylie, le couscous aux fèves fraiches de saison , aux tulipes et lait caillé est incontestablement l’un de mes préférés.

Le commerçant du coin possède toujours le meilleur petit lait, (leben en arabe et ighi en kabyle) mais aussi le meilleur lait caillé (raieb en arabe et ikkil en kabyle).

Lorsque se présente l’occasion de manger mon couscous favori, je me précipite pour acquérir une bouteille de lait caillé (ou ikkil en kabyle, ma langue maternelle).

Mais voilà , sur place, c’est toujours la même rengaine, je n’arrive jamais à reconnaitre lequel est lait caillé (Ikkil) et lequel est petit lait (Ighi) pour la bonne raison que les bouteilles ou bien les sachets plastique indiquent toujours la qualité du contenu seulement.....en arabe

Or, en arabe, Raib ou leben , je n’arrive jamais à discerner le bon. J’imagine que des millions de Kabyles comme moi se perdent dans cette confusion et on ne finit pas d’entendre les clients demander au vendeur : - je veux une bouteille d’ikkil, c’est raib ou leben ?

Personnellement, de guerre lasse je ne mange plus de couscous au lait caillé en attendant que les fabricants de produits laitiers daignent tenir compte du fait que j’existe en tant que Kabyle ayant une langue à moi et qu’ils daignent juste mettre une inscription en kabyle sur leur emballage pour me faciliter la tache de discernement.

A bon entendeur, salut !

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 09:47

Bonjour a tous

Découvrez mon dernier recueil de nouvelles paru aux Editions MUSE

lien: https://www.editions-muse.com/catalog/details//store/fr/book/978-3-639-63589-8/p%C3%AAle-m%C3%AAle-kabyle

Bonne lecture

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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 12:17
L'AMAZIGH ET LE VOLEUR

L’Amazigh et le voleur

Aatar est un commerçant ambulant qui va de village amazigh en village amazigh proposer toute une panoplie d’ustensiles et autres produits à la vente. Il fait du porte à porte et ainsi, au fil des années il s’enrichit et son entreprise devint florissante. C’est un grand gaillard, bien portant avec un physique imposant car le fait de beaucoup marcher et de soulever souvent des charges même s’il utilise un mulet pour le transport de ses articles contribua à faire de lui un sportif endurant.

Un jour qu’il allait traverser une rivière au niveau d’un guet, il remarqua qu’un voleur bien chétif en apparence, le suivait de près et attendait que se présente l’opportunité de lui soustraire quelques marchandises.

Le sang d’Aatar ne fit qu’un tour, il prit peur et oublia qu'il pouvait se défendre grâce son gabarit qui n’aurait fait qu’une bouchée du maigrichon voleur. Il souleva le mulet transportant les marchandises, hissa le tout sur ses épaules et traversa en courant le guet. Il ne se retourna qu’une fois la rivière entièrement franchie et respira un bon coup après avoir déposé le mulet et son chargement à terre. Il fut soulagé en voyant le voleur éberlué repartir dans l’autre sens. Le voleur n’en revenait pas. Il hâtait la marche et se dit « tant de force aurait pu m’anéantir en un tour de main »

Imazighens sont capables de soulever des montagnes, ils en ont les moyens, ils sont intelligents, ils sont nombreux, et pourtant ils regardent leur langue se faire tuer à petit feu par une autre langue. Je ne comprends pas……….

Je vous invite à lire ces citations on ne peut plus manifestes de notre grand écrivain KATEB YACINE

« On croirait aujourd’hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent l’arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu’au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m’a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m’a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j’aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques… »

Kateb Yacine, Les Ancêtres redoublent de férocité, Bouchène/Awal, Alger, 1990.

« L’Algérie arabo-islamique est une Algérie contre-nature, une Algérie qui est contraire à elle-même. C’est une Algérie qui s’est imposée par les armes, car l’islam ne se développe pas avec des bonbons et des roses, il se développe avec des larmes et du sang. Il croît dans l’oppression, la violence, le mépris, par la haine et les pires humiliations que l’on puisse faire à l’homme. »

Kateb Yacine, interview au journal Awal 1987)

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 15:52
ENSEIGNEMENT DE TAMAZIGHT

ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE AMAZIGH

Tous les grands de ce monde issus de l’amazighité, au lieu de contribuer à l’épanouissement de la langue amazigh, leur langue maternelle, l’ont au contraire occultée causant involontairement sa régression fatale.

Parmi ceux-là, en premier, le grand Massinisa fit donner à ses fils une éducation grecque, Micipsa, Hiempsal, Juba II ne furent pas en reste et firent du grec leur culture de prédilection.

Par la suite, citons Saint Augustin dont on dit (Encyclopédie Wikipédia que je cite): « Il est le penseur le plus influent du monde occidental jusqu'à Thomas d'Aquin qui donne un tour plus aristotélicien au christianisme. Malgré tout, sa pensée conserve une grande influence au XVIIe siècle, où elle est l'une des sources de la littérature classique française et inspire les théodicées de Malebranche et de Leibniz ».

St Augustin a écrit une œuvre considérable tant en quantité qu’en qualité. Il faut citer en particulier « Les Confessions » « La cité de Dieu » et « De la Trinité » et j’ose un instant imaginer que ces illustres écrits le soient en sa langue maternelle c'est-à-dire Tamazight » (St Augustin, d’origine berbère, est né le 13 novembre en Numidie Taghast Souk-Ahras actuellement)

Ainsi, autant St augustin fut un maitre de la langue et de la culture latine, autant il n’a jamais comme les premiers cités, aidé à l’épanouissement de sa propre langue amazigh.

Apulée (en berbère Afulay) fut lui aussi grand écrivain ; orateur et philosophe né en 123 à Madaure (M’daourouch) connu pour son œuvre poétique et philosophique dont son roman en latin « Métamorphoses » ou « L’Ane d’or » de renommée mondiale qui a fasciné les lecteurs depuis des lustres et qui a fourni des thèmes à des centaines d’écrivains, poètes, peintres, sculpteurs et autres. Imaginons un seul instant qu’Afulay se soit mis un jour à mettre en valeur sa langue maternelle et à n’écrire ne serait-ce qu’une partie de son œuvre en tamazight….

Parmi les grands personnages berbères qui mirent leurs capacités autant guerrières que culturelles et éducatrices au service d’autres civilisations citons quelques uns:

- Tariq ibn Ziad qui a conquis la péninsule Ibérique à la tête de dix mille berbères au profit des monarchies orientales qui s’installèrent et y pratiquèrent à souhait orgies et danse du ventre jusqu’à leur éviction de l’Espagne actuelle.

- Al Mansour, considéré comme le véritable fondateur du Califat Abbasside

- Bologhine Ibn Ziri fondateur de la dynastie Ziride construisit la ville d’Alger sous le nom berbère de Mozgharéna qui, en fait, s’appelait « timeghra nagh » traduit du berbère par « Notre Capitale »

-Abbas Ibn Firmas, poète et astrologue considéré comme le précurseur de l’aéronautique.

Et encore tous ces écrivains d’expression arabe ou française tels que Moufdi Zakaria (œuvre en arabe), Mouloud Feraoun (d’expression française), Eric Zemmour, et tous ces chanteurs d’origine berbère qui portent haut l’étendard d’autres langues telles que l’arabe (musique chaabi) et j’en passe et des meilleures !

Tout le monde peut observer cet étrange mais réel état de fait : lorsque dix Berbères se réunissent à discuter entre eux en tamazight et qu’une onzième personne Arabe par exemple (ou même Chinoise ou Vietnamienne) se joint au groupe, c’est automatiquement les dix qui se mettent fatalement à parler dans la langue arabe du seul nouveau venu comme pour lui plaire subitement et qui mettent de côté tout à coup leur langue maternelle. (Comportement identique chez les Français devant les anglicismes)

Le jour ou nous Amazighs ne serons plus si philanthropes ou, en fin de compte, si présomptueux et si hardis au service des autres, ce jour-là nous pourrions prétendre voir notre langue s’imposer sans l’appel du Rapporteur spécial des Nations Unies à renforcer la place de Tamazight au sein de l’enseignement en Algérie.

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29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 15:00

Cruauté humaine, dites-vous ?

La mante religieuse utilise un « subterfuge » pour le moins étonnant et cruel pour se rassasier : c’est pendant la relation sexuelle, au moment de la félicité atteinte par son amant qu’elle dévore celui-ci en commençant à le grignoter par la tête ! Ah, l’amour…..

D’autres cas tout aussi barbares peuvent être observés chez les animaux mais l’homme aussi est-il si cruel ?

Il n’y a qu’à voir, lire ou écouter les actualités de chaque jour pour s’en rendre compte : les égorgeurs ne manquent pas, les bombes font leur sale besogne à distance, lancées depuis les airs avec, dit-on, une précision chirurgicale, les assassinats, les enlèvements contre rançon et j’en passe et des meilleures.

Selon Wikipédia, voici, de triste et abominable réputation la méthode utilisée par les nazis dans leur système de mort des chambres à gaz,

(je cite) :

« une fois les portes fermées, un officier ss versait les cristaux de Zyklon B par des ouvertures dans le toit qu’il obturait ensuite par des dalles en béton. La mort survenait progressivement après 6 à 20 minutes de convulsions et d’étouffement. » etc…

Toujours selon Wikipédia, il ya eu un peu moins de trois millions de Juifs et des milliers de Tziganes tués ainsi. Au début du 21ème siècle, des chambres à gaz seraient encore utilisées pour assassiner des êtres humains en ....Corée du Nord.

Pourtant, à ces chambres à Gaz, il y a eu un ancêtre et cela s’est déroulé en Algérie, lors de la colonisation française, sauf que les moyens n’étaient pas aussi « sophistiqués »

Selon le site « axl.cefan.ulaval » (Université de Laval) qui retrace l’histoire de l’Algérie colonisée, (je cite) :

« Les Français se livrèrent à la guerre bactériologique en empoisonnant les puits, sans parler de la destruction systématique des cultures. Le général Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849), par exemple, organisa de façon systématique le massacre de populations civiles en enfermant les gens dans des grottes afin de les gazer en les enfumant. Il se vantait même de vouloir exterminer les Arabes: «C’est la guerre continue jusqu’à extermination… Il faut fumer l’Arabe!» En réalité, seules quatre à cinq «enfumades» auraient été recensées; elles auraient été étalées sur une période de cinq ans. Néanmoins, des tribus entières arabes et berbères furent rayées de la carte. Alors que la population algérienne était estimée à quelque trois millions en 1830, elle n'en comptait plus que deux millions en 1845. Aujourd'hui, on n'hésiterait guère à parler d'une forme de génocide. En 1843, le général Bugeaud reçut la grande croix de la Légion d'honneur, puis fut fait maréchal de France en récompense de ses loyaux services. »

L’être humain, un ange ?

Abdelmadjid Adour

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 18:03

Taos Amrouche, chère icône dans le cœur des Kabyles qui ne veulent pas que la culture millénaire que tu as défendu bec et ongles ne disparaisse, je t’écris.

Je ne sais si tu peux me lire là-bas où tu es mais je t’écris quand même.

J’ai été dans ton village d’Ighil Ali, il est très beau, il n’a pas changé, la grande rue est toujours là, bordée par les mêmes arbres chétifs et les mêmes habitations qu’il y a cinquante ans ! C’est dire combien le développement n’est pas passé par là depuis ces cinquante ans. Pourtant, les gens dans la rue sont toujours aussi allègres, heureux en apparence, ils rient et se racontent entre eux, des histoires, leurs histoires. Ils se contentent de ce qu’ils ont pour vivre et ils vivent. J’ai vu leur insouciance et le bonheur sur leurs visages malgré le manque, j’ai observé cela dans les cafés et au souk, un jour de marché hebdomadaire.

Mais j’ai vu aussi tout ce beau monde s’acculturer, détruire lui-même sa propre langue, sa propre culture et accepter de se faire imposer beaucoup moins noble.

Il n’est pas à douter de l’importance de ton engagement, de ce que toi et d’autres avez fait pour préserver notre identité, notre patrimoine culturels, la question se pose à mes contemporains : se ressaisiront-ils pour continuer ton combat ?

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 18:32

Aidons nos frères Maliens

Ils ont traversé des périodes difficiles et sont arrivés avec femmes et enfants chez au péril de leur vie

Ils ont tout délaissé là-bas fuyant l’horreur et se sont refugiés chez nous. Ils s’entassent dans les gares routières et près des mosquées et mendient à longueur de journée. J’ai entendu des gens dire : « ils vont ramener chez nous des maladies » « ils polluent les lieux publics » Non c’est n’est pas là un résonnement juste !

L’Algérie est une terre d’hospitalité et a toujours accueilli des nouveaux venus depuis les Romains ! Ce sont toutes ces couches distinctes de populations successives qui font sa richesse.

Il faudra s’occuper sérieusement de permettre à ces malheureux de bénéficier d’un peu de confort, d’un repas et d’une douche dans des centres d’accueil appropriés, de leur permettre de régulariser leur situation et d’aller travailler

Il y va du prestige de l’Algérie

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 12:39
Paysages

il n'y a qu'au Québec que l'on puisse trouver ce genre de rivière tumultueuse, puissante, poissonneuse et ..si reposante pour l'esprit lorsque muni d'une canne à pêche, bien calé sur la berge, on essaie de taquiner la truite mouchetée

Rivière "La décharge" à Alma Qc

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13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 16:02
MENACES...., autre nouvelle à lire

Tu savais que devenir écrivain serait la plus dangereuse et risquée entreprise car tu pourrais être tenté d'oser sortir du rang. Tu n’aurais jamais entrepris d’aligner des mots si ce n'était pour, disais-tu, au moins avoir la conscience tranquille en ayant dénoncé ce qui devait l’être.

Tu disais qu’après tout en faisant bien attention à ce que l’on écrit, en expliquant certaines situations par des métaphores innocentes, en ne citant jamais le nom de ceci ou de cela tu parviendrais bien à faire passer le message sans coup férir.

Et pourtant !

Te voilà menacé du pire !

D’abord ce fut des coups de fil anonymes, toujours à la même heure, le soir vers huit heures et au bout du fil on te faisait entendre des coups de feu, des bombes en déflagration, des cris et des sons tout aussi guerriers et désolants.

Tu devais deviner, c’était très simple : on passait un film de guerre à la télé, on approchait le téléphone portable du téléviseur et on te faisait écouter le malheur qui s’y déroulait. C’était un message qui t’était ouvertement destiné, fallait-il te faire un dessin pour que tu comprennes ?

Personne ne disait rien au bout du fil et une fois que la communication bruyante est coupée, tu essaies en vain d’appeler à ton tour le numéro que tu ne pouvais jamais joindre et tu ne comprenais pas pourquoi.

Les appels devenaient récurrents et à chaque fois tu reconnaissais le manège et tu fermais ton téléphone pour ne rien entendre.

Mais voilà que les choses sérieuses commencent. Ce jour-là tu dégustais (quel joli mot) la paix du matin, attablé tout seul à la terrasse d’un café lorsqu’un gros camion semi-remorque s’arrêta juste en face de toi, sur le trottoir opposé et en descendit un jeune chauffeur, la mine renfrognée se dirigeant vers toi, agité, provocateur.

-Bonjour jeune homme, lui dis-tu en guise d’accueil, il y a tellement de véhicules sur la route qu’il devient de plus en plus difficile de circuler sans risque….

-C’est toi XX ? te lança-t-il en guise de réponse

Le jeune chauffeur, un imberbe d’une trentaine d’années, sans aucun signe ostentatoire religieux, te paraissait ne jamais avoir de rapprochement avec les appels téléphoniques qui t’on gâché la vie ces derniers temps et pourtant c’était bien le cas.

-Oui c’est bien moi XX, quoi que, il y a un deuxième bonhomme du même nom, je vous dis cela pour éviter une erreur possible…… lui répondis-tu

-Non, il ne peut pas y avoir d’erreur, tu écris des livres, non ?

-Oui j’écris…

-Alors, attends-toi à payer cher…

-Quoi ? Mais qu’est-ce que vous racontez ? Je ne vous connais ni d’Adam ni d’Eve, dans mes écrits je fais très attention à ne blesser personne, je ne cite jamais de nom propre, je ne fais que développer des idées de société…..

Le chauffeur qui se tenait depuis le début sur ses gardes, comme se tiendrait un rapace surveillant sa proie, se retira aussi promptement qu’il était venu te laissant à ton désarroi.

C’était clair, cet éclaireur voulait seulement te localiser et savoir sans risque de se tromper qui tu étais.

C’est alors que commence ton tourment..

Tu avais des problèmes de colon paresseux qui te causait des constipations récurrentes mais voilà que ce jour-là, l'embarras a disparu comme par enchantement, sans médicaments, c’était la peur qui faisait travailler tes tripes. Il n’y a pas de honte à le dire, tu es un être humain et tous les êtres humains sont sujets à ce genre de conséquence de l’anxiété, de l’appréhension, de l’effroi.

Tu as beau te dire que tu n'as eu affaire qu'à un plaisantin mais voilà que tu fais la connaissance de nuits cauchemardesques qui te font crier en plein sommeil, vivant des situations horribles qui te poussent à te réveiller en sueur, le cœur battant à mille tours/minute.

Dans la journée, tu prends tes précautions et tu fais attention à ne pas aller n’importe où, par exemple au souk, là ou il y a foule, là où justement c’est le plus risqué.

Tu déclines les invitations de tes amis à qui tu n’as rien dit de tes déboires, pour des soirées ou des sorties

Tu imagines toutes les catastrophes possibles, tu vois du sang partout, tu as peur.

Tu ne sais pas comment va se terminer cette histoire, tu attends……

Quel calvaire, quelle vie !

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